Ils sont là, couchés les mains jointes,
Comme des preux de l’ancien temps,
Appuyant leurs souliers à pointes
Aux chimères de mes vingt ans.
Et, de leurs niches descendues,
Les images que j’adorai
Vers des demeures inconnues,
L’une après l’une, ont émigré ;
Des passants ont brisé les saintes
Dont mes jeunes dévotions
Baisèrent, sur les vitres peintes,
Les doigts prolongés en rayons.
Oh! les Madones, les Maries,
D’autres encore aux noms très doux,
Roses d’antan, fleurs défleuries,
Où êtes-vous? Où êtes-vous ?
Vous fûtes mon électuaire,
Mon Graal, de myrrhe embaumé…
J’ai dans l’âme un vieux sanctuaire.
Ses dieux sont morts : il s’est fermé.
« Sanctuaire en ruines »
Anatole LE BRAZ
ModèleIonela CringusAnnée2021LieuMérignac, France